Albums

2019
Inspirations DVORAK | EWALD ! RAVEL | SATIE par Buzz Cuivres | Buzz Brass
Étiquette: Analekta
No de catalogue: AN 2 8776
Ma contribution à cette production incroyable
Réalisateur, Ingénieur son, Mixage et Ingénieur au master
Projet

Buzz Cuivres fait un retour à son essence première dans ce nouvel opus, Inspirations ! En effet, après avoir réalisé deux albums consécutifs en compagnie de musiciens invités (l’organiste Mélanie Barney pour Les Planètes ainsi que la harpiste Valérie Milot et le pianiste Matt Herskowitz dans Préludes et Rhapsodies), cet enregistrement-ci laisse toute la place au quintette de cuivres. Étant une formation de musique de chambre relative- ment jeune dans la grande histoire de la musique, elle gagne peu à peu ses lettres de noblesse, surtout depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La panoplie de couleurs et de timbres que les cuivres peuvent produire intéresse de plus en plus de compositeurs et des arrangeurs du monde entier adaptent désormais des œuvres pour ce type d’ensemble. Buzz Cuivres participe aujourd’hui à ce mouvement en proposant sur cet album des transcriptions d’œuvres majeures grâce à l’immense talent de deux arrangeurs d’ici, François Vallières et Hugo Bégin. Ils nous permettent ainsi de vous présenter avec fierté nos Inspirations. Bonne écoute !

Victor Ewald : Quintette de cuivres nº 3, op. 7

Le compositeur russe Victor Ewald est connu surtout des cuivres car il a grandement marqué leur répertoire. En effet, cet ingénieur civil a écrit quatre quintettes de cuivres alors qu’il fréquentait les salons de la noblesse de Saint-Pétersbourg en compagnie de Balakirev, Borodine, Moussorgski et bien d’autres. Ces musiciens « amateurs » furent unis par leur intérêt envers la musique folklorique russe, contribuant ainsi à l’élaboration d’un style national distinct au tournant du XXe siècle. Alors qu’on a longtemps cru qu’Ewald n’en avait composé qu’un seul, la découverte de trois autres quintettes, en 1964, donna une toute nouvelle perspective à son legs musical. Ces œuvres s’ex- priment dans un style romantique conventionnel et les interactions entre les cuivres s’apparentent énormément au procédé utilisé pour le quatuor à cordes. Les quintettes de cuivres d’Ewald sont désormais un passage obligé pour ce type de formation musicale.

Maurice Ravel : Quatuor à cordes en fa majeur, op. 35

Composé entre décembre 1902 et avril 1903, le quatuor à cordes de Ravel s’imposa au répertoire dès sa création, le 5 mars 1904. Il suscita tant d’éloges que lorsque les éditeurs demandèrent au compositeur de remanier sa partition, Claude Debussy s’interposa en ces termes : « Au nom des dieux de la musique, et au mien, ne touchez à rien de votre quatuor ! » Le deuxième mouvement, Assez vif – Très rythmé, porte plusieurs signatures caractéristiques de Ravel : des enchevêtrements rythmiques précis et machinaux, des mélodies très soignées, des accents exotiques, le tout dans une forme plutôt classique. C’est ce même mouvement qui est ici adapté et arrangé pour le quintette de cuivres. Buzz se donne ainsi comme défi d’interpréter cette œuvre phare en conservant toute l’essence et la vivacité de la pièce originale.

Erik Satie : Gymnopédies

Personnage excentrique et indomptable, Erik Satie fit partie de la multitude d’artistes qui peuplait Paris au tournant du XXe siècle. L’incroyable foisonnement d’idées et les influences mutuelles qui animaient les cafés, les cabarets et les salons permirent à ce pianiste de survivre dans une faune artistique déjà riche de grands noms. D’abord jugé sans talent par ses professeurs, Satie suivit une voie empreinte de révolte, d’ironie et d’humour. En contact constant avec plusieurs compositeurs et poètes renommés, il fonda le groupe des Six et, par son anticonformisme, sut rester à l’avant- garde de la création musicale. Après avoir lu le roman Salammbô de Gustave Flaubert, Satie se mit à écrire des pièces pour piano en se basant sur des danses de la Grèce antique. Les Gymnopédies reflètent avec justesse le dépouillement et l’austérité de l’époque ancienne tout en gardant une sensibilité et une fragilité poussées à l’extrême. La version pour quintette de cuivres de la première et de la troisième gymnopédie que Buzz propose ici repousse les limites de la subtilité et de la simplicité.

Antonín Dvořák : Quatuor à cordes nº 12 en fa majeur, B.179, op. 96 « Américain »

Compositeur reconnu pour avoir contribué à la création et la diffusion de l’école nationale tchèque, Antonín Dvořák fut invité à diriger le nouveau National Conservatory of America à New York en 1892. Sa mission : établir une esthétique musicale américaine détachée des écoles européennes. C’est en vacances à Spillville en Iowa pendant l’été 1893 qu’il composa son Quatuor à cordes nº 12, ayant complété la partition en seulement seize jours. Dvořák, inspiré par les chants des oiseaux, les grands espaces et les negro spirituals, écrivit des mélodies tantôt suaves, tantôt énergiques et rythmées, souvent teintées de nostalgie patriotique. Des accents de blues, des rythmes imitant une locomotive et des thèmes de danses villageoises ajoutent à l’œuvre des couleurs américaines qui se transposent parfaitement aux cuivres. L’arrangement pour quintette permet de mettre en valeur la grande variété d’expressions qu’il est possible de faire avec ces instruments.

© Pascal Lafrenière

Source: analekta.com

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