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2021
Beethoven: Violin Sonatas nº 4, 9 & 10 par Andrew Wan et Charles Richard-Hamelin
Étiquette: Analekta
No de catalogue: AN 2 8796
Ma contribution à cette production incroyable
Réalisateur et Ingénieur son
Projet

BEETHOVEN

SONATES POUR VIOLON ET PIANO NOS 4, 9 & 10

Avec ce troisième album, qui comprend la Sonate no 4 en la mineur, op. 23, la célèbre Sonate no 9 en la majeur, op. 47, dite « à Kreutzer » et la Sonate no 10 en sol majeur, op. 96, Andrew Wan et Charles Richard-Hamelin complètent leur enregistrement de l’intégrale des sonates pour violon et piano de Ludwig van Beethoven (1770-1827).

La Sonate no 4 a été composée parallèlement à la Sonate no 5 en fa majeur, op. 24, dite « Le printemps », dans la seconde moitié de l’année 1800. La Sonate no 4 se distingue tant de ses prédécesseures de l’op. 12 que de la Sonate no 5 par son écriture pianistique épurée, dans laquelle chaque main du pianiste, plus souvent qu’autrement, fait entendre une seule voix. Il en résulte une texture qui s’apparente à celle d’un trio à cordes. Après un Presto initial caractérisé par son énergie rythmique, le mouvement central, marqué Andante scherzoso più allegretto, fait figure d’intermède léger entre deux mouvements sérieux. Le rondo final comporte des épisodes très contrastés, notamment un dont l’intensité annonce celle de la Sonate no 9, « à Kreutzer ».

L’arrivée à Vienne de George Polgreen Bridgetower (1778-1860), au printemps 1803, précipita la composition des deux premiers mouvements de la Sonate no 9, esquissés au début de la même année. Ce jeune violoniste anglais, que Beethoven considérait comme un « virtuose très habile et tout à fait maître de son instrument », assura la création de l’œuvre, le 24 mai 1803. Beethoven avait l’intention de dédier cette sonate à Bridgetower, mais, à la suite d’une brouille, préféra l’adresser au violoniste français Rodolphe Kreutzer (1766-1831) – qui la jugea « inintelligible » et ne la joua jamais publiquement. Il est vrai que cette sonate atteint un niveau de virtuosité comparable à celui exigé par une œuvre concertante. Fait unique dans les dix sonates pour violon et piano de Beethoven, une introduction lente et solennelle ouvre le premier mouvement, ce qui annonce l’envergure de l’œuvre à venir. Un bref Adagio sostenuto en la majeur précède un redoutable Presto en la mineur, où violon et piano rivalisent de fougue et d’endurance. À ce tumultueux premier mouvement succède un Andante con variazioni d’amples proportions, charmant et apaisé. Le Presto final, initialement conçu pour la Sonate no 6 en la majeur, op. 30 no 1 (1802), évoque une tarentelle brillante et pleine d’esprit.

La Sonate no 10 fut écrite en 1812, une année qui marque un point tournant dans la vie émotionnelle du compositeur ; en témoigne, par exemple, la lettre à l’« éternellement bien-aimée », où sont exprimées à la fois une passion ardente et un commencement de résignation. La Sonate no  10 ne pourrait pas être plus différente de la 8 BEETHOVEN VIOLIN SONATAS NOS. 4, 9 & 10 précédente. Ses textures instrumentales raf nées, ses nuances en demi-teintes et son atmosphère intime, perceptibles dès les premières notes de l’Allegro moderato initial, annoncent le style tardif de Beethoven. Au deuxième mouvement, marqué Adagio espressivo et caractérisé par de longues lignes mélodiques, s’enchaîne directement un Scherzo obstiné, dont le valsant trio central fait entendre plusieurs imitations entre le violon et les deux voix jouées dans différents registres du piano. Le rondo  nal est constitué d’une suite de variations sur un thème folklorique allemand, laquelle prend une tournure très libre (voire expérimentale) à partir de la cinquième variation.

© Florence Brassard

Source: Pochette de l'album

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